SI, SI, SI

 

(Cédric Riche)

   
 
 

 

Si on prenait son vélo
Pour aller au boulot
Quand c’est pas loin biensûr
Plutôt que la voiture
Si elle marchait à l’eau
Ça s’rait plus écolo
Que les hydrocarbures
Qui dévorent l’air pur

Si on allait chercher
Nos pomm’s de terre chez
Le maraicher du coin
Ça f’rait quand mêm’ moins loin
Que d’aller s’dépêcher
Dans les supermarchés
Pour des soldes et des points
Qui attisent nos besoins

Si messieurs les élus
Faisaient moins les goulus
Et s’ mettaient à la diète
En donnant leur assiette
S’ils pensaient un peu plus
Au grand nombre d’exclus
Sans caviar ni rillettes
Qui ne mangent que des miettes

Si messieurs les députés
Se voyaient amputés
D’un peu de leurs salaires
Pour les classes populaires
Plutôt que discuter
Faisant mine de lutter
Prêchant dans le désert
Pour vaincre la misère

Si si si si
Toujours des « si » ici et là
S’ils n’y avait de « si »
on serait bien mieux ici bas
Et le monde ne crierait pas :
« au s’cours ! au s’cours ! au s’cours ! »
Mais personne n’entend
ne répond ni s’oppose
On court, on court, on court
Toujours après le temps
toujours pour la même chose
L’argent, l’argent, l’argent
Mais le compte à rebours
ne marque pas de pause
Il est urgent, urgent, urgent
De se tirer la bourre
Pour une bien meilleure cause
Si toutes les grandes stars
Dans leur milieu à part
Se passaient de caprices
Autant que d’artifices
Et cédaient un peu plus
De leurs droits aux smicards
En laissant aux coulisses
Grosse tête ou avarice

Si tous les grands sportifs
Aux rev’nus excessifs
Toujours sollicités
Par la publicité
Etaient aussi actifs
Pour des fonds collectifs
Au profit des cités
Dans la nécéssité

Si si si si
Toujours des « si » ici et là
S’ils n’y avaient de « si »
on seraient bien mieux ici bas
Et le monde ne crierait pas :
« au s’cours ! au s’cours ! au s’cours !
Mais personne n’entend
ne répond ni s’oppose
On court, on court, on court
Toujours après le temps
toujours pour la même chose
L’argent, l’argent, l’argent
Mais le compte à rebours
ne marque pas de pause
Il est urgent, urgent, urgent
De se tirer la bourre
Pour une bien meilleure cause

Si les gens de tout bord
Ne perdaient pas le nord
Pour des choses futiles
Banales ou inutiles
Si un petit effort
Dépassait le confort
De lorgner son nombril
Ou le cours de baril

Si enfin je pouvais
M’arrêter de chanter
Pour dire ce que je pense
De toutes ces  dépenses
Et si ce monde hanté
Etait en bonne santé
Ou fait de non violence
Je jouerais du silence…

 

 

     
   
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