On m’avais promis des papiers
De quoi manger avec un toit
Mais c’est avec les mains liées
Qu’à la frontière on me renvoi
Si dans mon cœur y’a mon pays
Je n’ai pourtant rien fait de mal
Je n’ai même pas désobéis
Qu’on me traite comme un animal
Je n’ voudrais pas vous déranger
Dans votre yacht monsieur l’président
Mais je n’cautionne pas la traque
Le nettoyage des étrangers
Sous prétexte qu’ils sont abondants
Par le langage de la matraque
Je suis venu pour du travail
Mais à peine j’leur ai dit mon nom
Que je m’suis r’trouvé sur la paille
À chercher un squatt sous les ponts
J’ai quand même essayé d’apprendre
Leur mots qui m’étaient inconnus
Mais mon accent m’a fait comprendre
Que j’n’étais pas le bienvenu
Eh dites monsieur le président
Z’avez pas honte de laisser faire çà
Depuis l’velour de votr’ fauteuil
Montrez plutôt aux résidents
Qu’ils soient d’ici ou bien là-bas
Qu’la France est un pays d’accueil
J’aurais voulu à mon retour
Pouvoir nourrir mes frères et sœurs
Mais je n’ai eu aucun recours
Parc’ que j’suis pas d’a même couleur
On nous fait croire qu’on défend
Les droits de l’homme dans les écoles
J’nai pu y mettre mes enfants
Pas d’papiers pas droit de paroles
Ces problèmes monsieur l’président
Ne semblent pas vous concerner
Vos pieds ne touchent pas les pédales
Mais n’oubliez pas qu’il y’a dans
Le pays que vous gouvernez
Des tas de gens qui crèv’nt la dalle
Pour elle j’ai tout déserté
J’en ai connu bien des départs
Va t’en voir si la Liberté
On la rencontre quelquepart…
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