C’est en ouvrant mes contrevents
Qu’un beau matin je suis tombé
Des nues, tout nu, la bouche bée
Devant un tableau désoeuvrant
Imposant son allure hautaine
Et sa fierté plus que voyantes
Sur ma colline verdoyante
Se dressait une maudite antenne
Moi qui suis parfois incompris
Eut soudain le sentiment qu’on
M’eut bel et bien pris pour un con
Seul devant le fait accomplit
Comme le sont sournoisement
Dans ce monde en pleine ascension
Bien des naïfs dont l’attention
Est victime de détournements…
Pas un mot, pas un écrito
Pas une once de courtoisie
Pour évoquer l’endroit choisi
Et la venue d’un tel poteau
Ni même la moindre notion
Venant des quidams impliqués
Comme il se doit d’ faire appliquer
Le principe de précaution
Car en dehors de faire office
De verrue dans une aquarelle
Si bien nommée « parc naturel »
Lumière n’est faite sur sa notice
Experts et savants de renom
Ses mérites n’ont point vanté
Pointant les ennuis de santé
Sur lesquels ils portent soupçons
Mais hélas les grands de ce monde
Ont le bras long et la main mise
Sur les dossiers et les chemises
Pour disculper mauvaises ondes
Quelques contrats sur le long terme
Toujours des histoires de pognon
Qui font qu’avec tel compagnon
Les heureux élus se la ferment
Une enveloppe sous la table
Contre un petit lopin de terre
Et il convient de laisser faire
La libre expansion du portable
On n’en dira jamais du mal
On n’ crachera jamais l’ morceau
Tant les enjeux sont colossaux
À grands nombre de décimales
Peu importe si un relai
Soit une menace pour le cerveau
Des habitants car rien ne vaut
Un gros profit à court délais
Je n’ai rien contre le progrès
Mais le temps qui nous accompagne
Devrait épargner nos campagnes
De tous ses chimiques engrais
Qui font que partout prolifèrent
Les symptômes des grandes villes
En façonnant nos villes tranquilles
Pour y implanter leurs affaires
Derrière le panache doré
Prêt à tout pour n’importe quoi
Mes excuses à tous si j’y vois
Le marbre qui cache la forêt …
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