Mes chers Parents, ma bien chère Sœur, mes chers Amis
J’aurais tant aimé parmi vous fêter mes vingt ans
J’ n’ai pas choisi, je suis ici parce qu’on m’y a mis
C’était pas mon désir ardent…
Mais les ordres du président
Lui-même a dit que c’était Dieu qu’il lui avait dit
Alors c’est mieux et j’obéis…
Mon chef m’a dit aussi
Que si je fais du bon travail
De retour au pays
J’aurai l’honneur d’une médaille
Si je dis « non merci »
je périrai dans la bataille…
Le soleil plombe sur nos fronts
Et sur le front les copains tombent
La seule pluie
Qu’on trouve ici
Est celle des bombes
Dans tous ces bruits
Se noient les cris
De la colombe
Dans le chaos de se vacarme
Où s’entregueulent les alarmes
Je vois défiler mon enfance
Coulent les larmes sur mon arme
La vie a perdu de son charme
La peur saisi même les silences…
Brûle nos corps sablés de suie
La soif essuie la sueur des pores
Dans les seules puits
Qu’on trouve ici
N’ya que de l’or
Noir comme la nuit
Que la mort suit
Si l’on s’endort
La chirurgie d’une guerre sans
Bavures ni gouttes de sang
On nous l’avais pourtant promis
Hommes, femmes ou adolescents
Pourquoi sur tous ces innocents
Alors je pointe mon fusil ?
C’est ainsi qu’en m’interrogeant
J’ai reçu l’aveu d’un sergent
Tout n’est que sombre histoire d’argent
Peu importe la vie des gens…
|
