Ma jeunesse n’était pas rose
Mes parents n’avaient pas grand-chose
Mais le talent à mes talons
M’a vite fait prendre du galon
Lorsque la gloire m’est venue
Me privant d’être un inconnu
La fortune alors à suivi
Bouleversant mon train de vie
On venait m’voir pour trois fois rien
Maint’nant faut avoir les moyens
Une place à chacun d’mes concerts
Reviens à dix jours de salaire
…il fut un temps je me souviens…
Un temps que j’n’ai pas oublié
Mes parents qui étaient à l’usine
Me voient passer en limousine
Les vedettes ont tout ce qu’elles veulent
Et de ma suite à moi tout seul
J’ai la vue sur le tout Paris
Les avenues et la voirie
Où dorment encore des tas de types
Que l’on méprise ou que l’on ripe
Vrai qu’je pourrais leur proposer
Une coupe de champagne ou rosé
Mais je préfère recevoir
Tout le gratin et le pouvoir
…il fut un temps je me souviens…
Un temps que j’n’ai pas oublié…
Non, je n’ai pas oublié... oublié d’où je viens
Papa était mineur de fond
Maman passait des coups d’chiffons
On avait juste de quoi manger
Mais ce temps là a bien changé
Changé le tour de mes chevilles
Et de ma tête qui part en vrille
Maintenant que j’suis VIP
On me déroule des tapis
On me réserve des palaces
À chaque fois que je me déplace
« Viv’ment dimanche » pour voir d’en haut
Mon petit monde en hélico
…il fut un temps je me souviens…
Un temps que j’n’ai pas oublié
Que vous soyez nés sous un pont
Fils de martin, fils de Dupont
Que vous soyez fils d’Arménien
Fils d’ouvrier ou fils de rien
Vous auriez tors de vous priver
D’en être où vous êtes arrivés
Mais cessez un peu d’être odieux
et de vous prendre pour des Dieux
En prenant pour des imbéciles
Derrière vos sourires mercantiles
Tous ceux qui entretiennent en masse
La notoriété de votre place
Passe le temps souvenons nous
Que nous ne sommes rien du tout…
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