L'HIRONDELLE

 

(C.Riche)

 
 

 

Tu t’étais envolée
Depuis toutes ces années
Vers un autre pays
Pour y faire ton nid
Et avec les beaux jours
Te voilà de retour
Les ailes affaiblies
Par les intempéries
Mais  malgré les averses
Les nuées de traverses
Affrontées sans répit
Au péril de tes nuits
Tu as su te poser
L’air enfin apaisée
Et te tiens sur le fil
De ces heures qui défilent

J’avais cueilli une fleur pour toi
Je l’ai gardé,
Comme on garde un secret
J’ai défailli ô combien de fois
Sans pour autant
Oublier un instant

On ne peut tout avoir
Si ce n’est la mémoire
De faire face à l’oubli
De c’qu’on veut dans la vie
A manger et à boire
La tendresse du soir
Ce dont une mère se suffit
Pour couver ses petits
Reste libre et choyée
Au chaud de ton foyer
Et même si ton nid
Ne se trouve pas ici
Tout auprès de mon feu
Sach’ que je suis heureux
De te savoir ainsi
Dans ce ciel éclairci

J’avais cueilli une fleur pour toi
Je l’ai gardé,
Comme on garde un secret
J’ai défailli ô combien de fois
Sans pour autant
T’oublier un instant

Si jamais tu repars
Viens me dire au revoir
Ne laisse pas les soucis
Grandir à la merci
De ces jours qui s’effacent
Et la mort qui menace
D’un passage sans avis
Emportant les envies
Les regrets, les aigreurs,
Les blessures, les erreurs
Pour lesquels à tout prix
On se s’rait repenti
Ne m’laisse pas sans nouvelle
Du batt’ment de tes ailes
Sur lesquelles refleurit
Chaque printemps de la vie

J’avais gardé cette fleur pour toi
Je l’ai nourri,
D’amour et d’eau de pluie
J’ai regardé  ô combien de fois
Au loin là bas
Jusqu’à  c’ que te voilà

 

 

 

 

 

     
   
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